L’art moderne ne valorise plus l’organisation du visible comme l’art classique, mais la pulsion, la création et l’action. Les artistes modernes vont valoriser la fonction créative de l’art par rapport à l’imitation :
Cézanne tente de rendre visible l’activité organisatrice du percevoir.
L’abstraction élabore le programme spiritualiste de Hegel.
L’expressionnisme transforme le monde par le percevoir.
L’art minimal puis conceptuel est l’héritage de Duchamp, l’intervention du spectateur.
Édouard Manet veut transformer le théâtre de la peinture. Il renonce à la théâtralité classique fondée sur la mise en scène perspective et le sujet littéraire. Il cherche une théâtralité fondée seulement sur la peinture, à peindre des tableaux qui se présentent simplement au spectateur pour se laisser regarder.
Les pères de la modernité auraient pu faire leur mot d’ordre de la phrase de Paul Klee : « L’art ne reproduit pas le réel, il le rend visible. »